Journal de bord #COP22 : Imen & Naceur nous accompagnent à la COP22

La cop22, c’est aussi l’occasion de renforcer nos liens avec nos partenaires tunisiens ! Deux jeunes participants de Our Life 21 Tunisie, Imen et Naceur, nous accompagnent cette semaine. Mobilisés durant la COP21, ils avaient animé plusieurs ateliers Our Life 21. Ils nous apportent aujourd’hui le témoignage de leur mobilisation et endossent également le rôle de reporters pour 4D durant cette COP.

 

Les conséquences du réchauffement climatique sont de nature très différentes et celles-ci diffèrent très largement selon les zones géographiques, et donc selon les pays. La COP22, au Maroc, est l’occasion de mettre en évidence les nouvelles problématiques – en cause le réchauffement planétaire – auxquelles vont être confrontées la population africaine et plus particulièrement la population maghrébine durant les prochaines années.

 

Après la France, 4D souhaite donc donner la parole à la jeunesse maghrébine et notamment aux tunisiens, présents dans différents projets de l’association. La participation de ces jeunes est particulièrement bénéfique pour notre équipe : en plus de nous apporter le témoignage de leur mobilisation, tirant ainsi des enseignement très positifs de notre outil Our Life 21, ils représentent la parole de la jeunesse, parfois peu écoutée.

 

4D apporte une attention particulière aux thématique de l’eau et de l’agriculture, des secteurs qui seront bouleversés dans les prochaines années à cause du réchauffement climatique et de ses conséquences. Aussi, Imen et Naceur ont eu l’opportunité de participer à diverses conférences et ateliers sur ces thématiques. Comme porte d’entrée, les jeunes ont pris connaissance du récit de la familles d’agriculteurs développés par 4D, la famille de Mhamed.

 

Mhamed est un agriculteur du massif du Rif, qui nous raconte son histoire depuis l’année 2050. Il nous conte les problèmes auxquels il a été confronté dans son métier d’agriculteur depuis les années 2000, et quelles ont été ses démarches d’adaptation : en effet, confronté à une sécheresse grandissant d’année en année, il fut victime dans son métier par le manque d’eau. (Vous pouvez retrouver le récit de Mhamed).

La cop22 fut l’occasion pour les jeunes de rebondir sur ce récit et d’apporter des éléments complémentaires. Ils en ont tirés certains enseignements qu’ils partagent ici.

 

Mardi matin, Imen a participé à la conférence Initiative 4 pour 1000 en Afrique donné par l’Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs, ainsi notamment que l’université d’Antananarivo, le Laboratoire des RadioIsotopes, et Madagascar Partners.

Cette conférence s’interrogeait sur  les contraintes et opportunités pour la mise en place des pratiques agricoles durables en Afrique subsaharienne et les complémentarité avec l’Initiative AAA (Adaptation of African Agriculture). Voici une synthèse des points et enseignements importants que l’on peut tirer de cette conférence :

  • Des techniques agricoles à la fois plus productives et plus respectueuses des terres existent.
  • L’agriculture ne doit plus être vu comme un problème. Grâce à ces nouvelles techniques, l’agriculture peut apporter des outils de lutte contre le réchauffement climatique
  • Les principaux problème de l’avancement des ces techniques sont d’une part le financement, et d’autres part le suivi des infrastructures.

 

Mardi après-midi, Imen a également participé à une conférence organisée par l’OSS (Observatoire du Sahara et du Sahel) abordant l’enjeu considérable que représente les eaux souterraines dans cette région limitée en ressources en eau naturelle.

Elle en tire certains enseignements :

  • Au sein même de maghrébine, les ressources sont différemment et inégalement réparties en quantité et les pays présentent chacun des situations et des conditions/contraintes de gestion différentes.
  • Les pays du Maghreb représentent les zones les plus affectées et font déjà face à une stress hydrique et une pénurie de l’eau avec des ressources en eau inférieur à 500 m3/ par personne/par an et un taux moyen d’accès à l’eau supérieur 90%.
  • Les pays de l’afrique subsaharienne présentent des ressources plus élevées pouvant aller jusqu’à 2000 m3/par personne/par an, mais présentant un taux de desserte d’environ 15%.

La conférence se conclut sur la phrase suivante “Le nord de l’Afrique est souffrant à cause d’un problème d’eau physique, alors que le sud de l’Afrique souffre d’un problème économique”.

 

 

De son côté, Naceur a eu la possibilité d’accéder à la zone bleue, zone des négociations internationales. Il a donc pu assister à de nombreuses rencontres, débats, et rencontres sur de nombreux thèmes.

Concernant l’agriculture, il a eu l’occasion de participer à des rencontres et discussions informelles, notamment avec certaines personnes travaillant pour le Ministère de l’agriculture marocain. Il retire de ces rencontres certains points importants :

  • Le cas de la migration économique : les nouvelles générations de familles d’agriculteurs abandonnent de plus en plus l’activité familiale pour travailler en ville. Comment réagir à cela ?
  • La question de la gestion des eaux souterraines : dans quelles mesures exploiter cette ressource ? Que peut-elle apporter ?
  • Comment envisager la création d’un organisme public détaché de l’administration afin d’avoir une meilleure gestion de l’eau ?

 

 

Imen et Naceur ont particulièrement apprécié et ont beaucoup appris de ces évènements. Leur travail continu dans les prochains jours, en effet 4D sollicitera leur point de vue – en tant que tunisiens – sur notre premier travail de profilage des familles tunisiennes.

 

Louise Ayres