Le 4 novembre 2016, l’Accord de Paris entre en vigueur

L’Accord de Paris, le premier accord universel sur le climat, entre en vigueur le vendredi 4 novembre 2016. C’est la première fois qu’un texte international fait l’objet d’une adhésion aussi massive et aussi rapide. En moins d’un an, 92 pays représentant 66% des émissions mondiales de CO2 ont ratifié le texte (dont des “poids lourds” comme les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et l’Union Européenne). C’est un record historique puisque la ratification par l’ensemble des pays de l’ONU du protocole de Kyoto avait pris huit années.

 

Cette entrée en vigueur rapide témoigne d’un engagement politique fort des Etats : un monde sobre et décarboné est en marche ! C’est une prise de conscience de l’urgence d’agir pour limiter la hausse du réchauffement climatique en deçà de 1,5 degrés, alors que 2015 a été l’année où nous avons franchi le cap symbolique des 400 parties per million (ppm) de CO2 dans l’atmosphère.

C’est un engagement par chacun des Etats de mettre en oeuvre les contributions nationales, mais aussi, de l’ensemble des acteurs : collectivités, entreprises, ONG, particuliers. 70 coalitions lancées lors de la COP21 se donnent rendez-vous à Marrakech, dynamiques parmi d’autres de rendre effectives les solutions, etc. Et de poser les termes d’évaluations de ces solutions.

 

 

Néanmoins, la ratification de l’Accord de Paris n’est qu’une étape vers un long processus de planification : le cap ayant été fixé, la COP22 va permettre la mise en application de l’accord et la programmation des actions à engager par les Etats, mais aussi par l’ensemble des acteurs territoriaux (entreprises, collectivités, société civile).

« L’enjeu le plus important à Marrakech, c’est de se mettre d’accord sur une date-butoir pour décider des règles d’application de l’accord, notamment les règles de transparence” estime Laurence Tubiana, la négociatrice française.

 

Lors de la COP22, il sera notamment question de l’aide financière aux pays en développement (priorité de la France), la présentation des stratégies nationales à 2050, les règles de transparence entre les Etats et l’aide technique pour construire des politiques de développement vertes et décarbonées. Les contributions nationales émises lors de la COP21 doivent maintenant être transformées en lois et programmations nationales.

 

L’Accord de Paris et sa ratification rapide donne un nouvel élan à une stratégie mondiale de lutte contre le changement climatique : rappelons que les contributions nationales présentées l’an dernier nous emmènent sur une trajectoire supérieure à 2 degrés. Le pari de la communauté internationale, pour l’ensemble des acteurs étatiques et non-étatiques, est donc d’infléchir encore cette tendance et d’accélérer les efforts et la cohérence des actions.

 

Camille Bertrand