Des ODD à la mise en oeuvre

 Des propositions d’objectifs de développement durable  à un texte de mise en œuvre

15 octobre 2014,  MARC DARRAS, VAIA TUUHIA

 NOTE #4

Le groupe de travail ouvert a fait une proposition de 17 objectifs avec des cibles associées. Si ce document est le résultat et la synthèse de nombreux échanges et consultations, il manque aujourd’hui de cohérence et d’une vision claire au regard des approches de  développement durable tels qu’élaborés depuis 1992, et en tenant compte des nouveaux contextes tels que soulignés lors du sommet de Rio+20.

 our 4D, considérer ces objectifs dans un cadre d’universalité signifie à la fois de définir ces objectifs de l’échelle globale et à l’échelle territoriale. En effet, une fois ces objectifs acquis, ils devront être reflétés dans la définition des politiques de développement durable à l’échelle nationale et à l’échelle locale, dans les stratégies nationales de développement durable[1] ou bien dans les Agendas 21 renouvelés des territoires.

 Nous avions fait une première analyse en préparation de l’assemblée générale des Nations unies de septembre 2014, dans laquelle nous avions souligné l’importance de critères que devaient vérifier les objectifs de développement durable et notamment :

 –        La transversalité, afin de répondre à la question d’un développement respectant les contraintes environnementales, économiques et sociales de manière intégrée ;

–        maintenir une responsabilité commune dans le cadre d’une gestion de biens communs, mais définir une gouvernance et des responsabilités claires pour tous les acteurs en regard de la mise en œuvre de ces objectifs, en s’appuyant sur des critères/indicateurs pertinents d’effectivité des politiques et démarches entreprises.

Il est important de rappeler que les objectifs de développement durable doivent répondre simultanément à un triple défi : éradiquer la pauvreté, assurer un développement inclusif, respecter les limites environnementales globales et locales. Il est donc nécessaire de trouver des réponses  à ce triple défi :

Tout d’abord, l’éradication de la pauvreté doit être examinée dans le cadre de développement des capacités et d’accès aux biens essentiels, dans le respect des droits que cela concerne l’alimentation, l’eau, les soins, l’éducation… Ces droits sont explicitement reconnus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, texte dans lequel doivent s’inscrire les objectifs de développement durable comme le rappelle le préambule de la déclaration de Rio+20, «  Le futur que nous voulons ».

Le développement doit être inclusif. Cela pour tous les groupes sociaux, économiques ou culturels. A ce titre 4D souscrit pleinement au texte de UNU-IAS[2], cf. encadré, qui rappelle toutes les composantes à examiner à ce titre, et souligne l’importance de la possibilité de la participation de tous à la définition et à l’évaluation des progrès accomplis en terme de développement.

Le respect des limites environnementales, au regard du climat et l’ensemble des écosystèmes, doit être associé à une gestion équitable et participative des biens communs, aux échelles globales et locales. C’est aussi le respect de ces limites et la nécessaire équité d’accès qui garantissent la paix, qui implique la définition de nouvelles évaluations du développement et l’imagination de nouvelles trajectoires questionnant techniques et usages. L’économie de fonctionnalité a dans ce cadre un rôle essentiel, en s’appuyant sur une démarche d’économie circulaire.

Les ODD tels que proposés aujourd’hui ne garantissent pas une réponse effective aux trois défis essentiels.


[1] La Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2014-2020 (SNTEDD) propose pour les six années à venir, des orientations et des priorités. Des indicateurs de suivi pour mesurer l’ambition et l’impact des actions et politiques menées en faveur de la transition écologique, seront adossés à la SNTEDD.

[2] POST 2015-UNU IAS Sustainable development goals and inclusive development – août 2014