J’empreinte l’eau, l’eau carrefour du vivant

Nous oublions parfois que l’eau est au coeur de nos sociétés et concerne tous les domaines. Les changements globaux en cours bousculent les cycles de l’eau et nos façons de vivre. Nous avons un plan mondial pour réduire la pression de nos modes de vie, nous adapter… les 17 Objectifs du Développement Durable. La fresque J’empreinte l’eau, je m’engage montre en quoi ces 17 défis et leurs solutions sont liés, sont pertinents localement, et que la prise en compte de l’eau dans l’atteinte de ces cibles est nécessaire.  #STREETODD

 

Nous avons identifié 3 approches avec les citoyens que nous avons rencontrés :

 

Quand la ville fait pression

Les villes sont parcourues d’eaux usées, de ruissellements, qui parfois après de fortes pluies, débordent. 

L’eau est une ressource indispensable dans la plupart des filières énergétiques. Elle est utilisée dans la génération d’électricité pour refroidir les centrales, dans l’extraction des énergies fossiles, dans le raffinage du pétrole et aussi dans l’irrigation des cultures destinées à la production de biocarburants. La gestion durable de l’eau dépend aussi des choix pour les énergies. 

Les cours d’eau représentent 3% du globe, abritent 17 000 espèces de poissons, certaines espèces comme les carpes, sandres… introduites par l’homme, au dépend des espèces d’origine. Les truites par exemple supporte mal les eaux polluées. La faune la plus préservée vit dans les cours d’eau les plus éloignés des zones de vie, des zones économiques. 

Des bactéries sont naturellement présentes, on y retrouve de plus en plus de traces humaines, voire des bactéries multi-résistantes.

L’agenda 2030 a une durée de vie de 15 ans, nous sommes à mi-chemin. Pour suivre les progrès de façon régulière, l’INSEE a établi 100 indicateurs en France. Les Etats se réunissent une fois par an au forum de haut niveau pour témoigner des avancées. 

Le principe « Une seule santé » consiste en une approche intégrée et unificatrice qui vise à équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes. Il reconnaît que la santé des humains, des animaux domestiques et sauvages, des plantes et de l’environnement en général (y compris des écosystèmes) est étroitement liée et interdépendante. Il s’agit également de répondre au besoin collectif en eau potable, en énergie propre, en air pur, et en aliments sûrs et nutritifs, de prendre des mesures contre le changement climatique et de contribuer au développement durable, et d’être mieux préparé aux futures émergences infectieuses.

 

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Des économies au compte goutte, une gestion en commun

50 % de l’eau consommée en France est utilisée par le secteur agricole. Un chiffre qui grimpe à 70 % à l’échelle mondiale. Or les besoins d’irrigation augmentent avec le réchauffement climatique, notamment en remontant vers le nord où on doit désormais arroser certaines cultures qui pouvaient s’en passer jusqu’à présent. Partout la nécessité d’irriguer se fait sentir plus tôt dans l’année, et il concerne de plus en plus de cultures. 

La France a mis en place dès les années 1960 des comités de bassin à l’échelle des grands bassins hydrographiques. Ce sont des instances délibératives qui associent élus, services de l’Etat et représentants d’usagers de l’eau pour orienter des politiques de l’eau. L’eau potable, l’assainissement, ce qu’on appelle le petit cycle de l’eau, est la politique la mieux identifiée par les citoyens. Le grand cycle ou cycle naturel, qui concerne les cours d’eau, les milieux naturels, les nappes souterraines, suscite moins de débats. L’une des raisons est que le petit cycle affecte souvent plus directement la vie quotidienne.

On observe un mouvement de retour en régie, depuis l’expérience pionnière de Grenoble au début des années 2000 : Paris, Bordeaux, Nice… En Amérique du Sud on a vu aussi naître quelques grands mouvements de protestation. Technicité, transparence, accès sont au coeur des négociations autour de l’eau. 

L’eau contenue par les rivières, les fleuves et les lacs constituent à peine 1 % du stock d’eau douce liquide sur Terre » explique Séverin Pistre, chercheur à HydroSciences Montpellier*. Les 99 % d’eau restants sont sous nos pieds, dans l’écorce terrestre qui, avec une composition approchant les 20 à 25 % d’eau, forme le premier réservoir d’eau douce de la planète. 

Une ressource de qualité, souvent bien moins polluée que les eaux de surface car abritées dans des aquifères. Pourquoi ne pas davantage exploiter cette manne liquide ? Premier frein : la préservation de la ressource, en particulier lorsqu’il s’agit d’exploitations d’eau de type « minier » réalisées sur des nappes pouvant mettre des milliers d’années à se recharger. 

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Avant nous le déluge 

D’un point de vue juridique, la pollution est une atteinte portée au patrimoine d’une personne. Nous avons une culture anthropocentrique de l’environnement, c’est à dire que les humains en sont au centre. L’évolution des codes de l’environnement en cours oblige un autre rapport à l’environnement. On en parle beaucoup en ce moment à propos du contentieux climatique avec « L’affaire du siècle »… La Nouvelle-Zélande a reconnu le fleuve Whanganui comme sujet de droit en 2017. En Inde, le Gange s’est également vu reconnaître certains droits…

Favoriser l’accès à l’eau potable de toutes les populations demande aussi de dépolluer, voire détoxifier. Prenons l’exemple de l’arsenic naturellement présent dans la croûte terrestre et les minerais de nombreuses régions. L’exploitation minière comme c’est le cas en Bolivie, peut augmenter sa présence jusqu’à des seuils anormalement hauts qui vont contaminer sédiments, rivières, nappes phréatiques… et puits. Filtration, échanges d’ion, oxydation, dilution… de nombreuses techniques efficaces existent en effet pour éliminer l’arsenic de l’eau. La responsabilité environnementale des entreprise est le second levier. 

Deux tiers des glaciers de l’Himalaya et de l’Hindou Kouch pourraient fondre d’ici à la fin du siècle si la planète restait sur la même trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre. Avec la fonte des glaciers, le débit des cours d’eau augmente puis quand le glacier diminue et se rétrécit la ressource va s’amenuiser. Face à ce risque, les spécialistes appellent à anticiper cette pénurie pour optimiser la gestion de la ressource en eau et son partage. L’anticipation et l’observation et les données sont indispensables, d’autant que les pays concernés sont en pleine croissance économique et démographique, qui s’accompagne d’une augmentation de la demande en eau.

Autres enjeux des données, anticiper les phénomènes météorologiques extrêmes. En détectant les masses d’air chaud dès leur formation en mer et avec une chaîne de transmission de données très rapide, nous pourrions mieux anticiper les épisodes d’orages soudains et violents et mieux protéger les populations, commes les épisodes cévénols.  

Ces recherches peuvent aussi allier un second objectif : « l’empowerment » des femmes, en associant les femmes, premières utilisatrices de l’eau, à la gestion de la ressource en Afrique. Comment vivent-elles les inondations ? Quelles sont leurs observations ? Comment sensibiliseraient-elles leur famille aux gestes qui protègent ? Faire en sorte que les femmes se projettent dans un rôle qu’elles ont envie de tenir, utile pour la société et elles.

 

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