Michel Mousel, notre Ami, notre compagnon de toujours, nous a quittés.

Michel Mousel aura été de tous les combats de notre époque : contre la guerre d’Algérie, pour de nouvelles libertés avec le PSU, pour le Développement durable, contre  le changement climatique…

À son retour de la Conférence des Nations Unies de Rio en 1992, convaincu de l’importance des débats sur le  développement durable, il propose de créer une instance citoyenne sur ce thème avec l’idée que c’est l’affaire de tous et qu’il faut, à la fois, se préoccuper de l’environnement, des inégalités sociales et de l’action économique : c’est alors la naissance de 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable) autour de cette triple approche. Dans cette perspective, les Agenda 21 doivent devenir le cadre du développement des collectivités territoriales. Michel a laissé une empreinte indélébile à l’association qu’il a créée, portée et animée avec toute sa passion.

En 2002, il mobilise à nouveau, pour le compte du gouvernement Jospin,  l’ensemble des acteurs français privés, publics et associatifs pour plaider les voies d’un monde un peu plus soutenable au 2eme Sommet Mondial du développement durable de Johannesburg

Il a lancé le projet de  l’Encyclopédie du développement durable qui poursuit aujourd’hui son essor avec la préoccupation  de renforcer les idées et les principes qui  portent  ce concept tout en  combattant ses dérives nombreuses.

4D lui doit sa rigueur, son image, la qualité de ses engagements et finalement son histoire.

Michel Mousel, à côté de 4D, a eu de nombreuses responsabilités  qui  ont montré ses grandes capacités de marier de fortes convictions  avec un professionnalisme de haut niveau  :

  • Président de l’UNEF ;
  • Secrétaire National du Parti Socialiste Unifié ;
  • Directeur  de Cabinet de Huguette Bouchardeau, Ministre de l’Environnement 
  • Directeur Général de l’Eau et de la Prévention des Pollutions et des Risques 
  • Premier Président de l’ADEME (Agence de la transition écologique) ;
  • Président de la Mission interministérielle de l’effet de serre 
  • Contrôleur d’Etat, chargé de la SNCF ;

 

 

 

 

 

 

4D garde de son Président Fondateur le souvenir ému de toutes ces années passées avec lui, son charisme, sa personnalité forte, sa gentillesse, son amitié et sa générosité.

Que son exemple nous aide à poursuivre les tâches qui incombent à 4D aujourd’hui pour promouvoir demain un monde plus démocratique,  équitable , et respectueux de notre environnement. 

Nous partageons l’immense peine de Françoise, sa femme, et de ses enfants , de toute sa famille et de ses proches.

 

Lors des 25 ans de 4D, Michel entouré de deux de ses successeurs à la présidence de 4D Benoît Simon et Pierre Radanne,

lors de la remise des prix ODD avril 2019

 

 

Une cohérence qu’il n’ a jamais quittée et que transcrit cet article qui donne tout le sens du développement durable porté toujours par 4D

Extrait de l’article le Pilotage du développement-durable paru dans Mouvement 2005/4 (n°41), Michel Mousel

« Le développement-durable dont il est question ici n’a rien de commun avec la version dégradée, anesthésiée et désamorcée du même vocable, qui participe au bruit de fond de l’actuelle communication de toutes sortes d’institutions publiques ou privées. Celle qui sert, un peu trop facilement, de faire valoir à une critique du concept, souvent bien intentionnée mais conduisant finalement trop souvent à en nier le caractère concrètement subversif. Et donc à contribuer à son tour à le vider de son contenu, participant ainsi à ce qui le menace de la manière la plus redoutable : l’exfiltration de toute sa portée de renouvellement radical de la manière de concevoir et organiser la réponse aux périls qui menacent aujourd’hui l’humanité.

Le développement-durable n’est donc ni un rafistolage du « développement » tout court comme on l’entend dans le vocabulaire des institutions internationales, ni un relookage du thème de l’environnement, encore moins un synonyme de croissance (même affublée de « durable », ineptie par excellence). 

Il redonne d’abord un sens au développement, sens perdu dans les pratiques d’un demi-siècle de politiques du même nom et leurs échecs, dans la confusion entretenue avec la croissance matérielle par inversion entre la fin et les moyens. Pour revenir à l’essentiel et s’affranchir des définitions tautologiques, il s’agit :

  • d’élargir constamment les droits reconnus aux individus et aux collectivités dans l’ordre de l’épanouissement physique et intellectuel (droits à au-delà des droits de contenus dans les déclarations historiques, auxquels il faut bien sûr toujours veiller) : ainsi au logement, à l’eau, à l’éducation, à la santé, à l’accès aux biens culturels ;
  • de rechercher l’équité dans le respect de ces droits et notamment dans l’accès aux biens et services qui le rendent possible, alors que nous vivons dans un système basé sur l’inégalité, fondement de cette croissance à la recherche sans fin d’un « rattrapage » ;
  • d’assurer un règlement des conflits et contradictions naissant de ces exigences qui exclut la violence physique et l’hégémonie d’une minorité , ce qui veut dire en particulier le progrès de la qualité de la démocratie.

La suite de l’article ici

 

Quelques articles publiés par l’encyclopédie du développement durable témoignant de l’esprit visionnaire, la motivation, la cohérence et la plume incisive de Michel. A relire vraiment !

La fiche Maitron de Michel Mousel par ITS

(c) photos Johannesburg – Marc Darras / 25 ans de 4D – Jean-Luc Redaud