Café climat de l’Agence Parisienne du Climat : relier les COP à l’action territoriale et individuelle

4D est intervenue le 6 décembre à l’Entrepôt dans le 14ème arrondissement de Paris dans le cadre d’un café-climat organisé par l’Agence Parisienne du Climat sur le thème « COP21-COP22 : quel bilan ? Quelles actions citoyennes ? ».

En ouverture de cet événement, Anne Girault, la directrice de l’Agence Parisienne du Climat a rappelé une promesse prise un an auparavant lors de la dernière édition du cycle 2015 des cafés-climat consacrée au bilan de la COP21 : revenir fin 2016 pour faire le bilan de la COP22. Promesse tenue !

En effet la COP21 n’était pas une fin en soi. Tout le travail de mise en œuvre des engagements et de mobilisation citoyenne reste nécessaire. C’est le message qu’a voulu rappeler Yann Lesestre durant son intervention consacrée à l’état des lieux des mobilisations des gouvernements et acteurs non-étatiques. De ce point de vue, 2016 a montré quelques signes positifs. Citons par exemple la vitesse record de ratification de l’Accord de Paris, moins d’un an après la fin de sa négociation. Du jamais vu dans l’histoire des relations internationales.

Mais la COP22 a par certains aspects déçus dans sa volonté d’être la « COP de l’action ». Certes les États y ont réaffirmé leur détermination à agir et de nouveaux engagements de long terme ont été pris, notamment la promesse de 48 états particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique d’atteindre un mix énergétique intégralement renouvelable le plus tôt possible et cela avant 2050. Les engagements à court terme présentés ont cependant paru décevants au regard de la nécessité d’agir de manière forte et urgente.

Heureusement, des signes encourageants ne demeurent pas moins présents. La COP22 a été l’occasion de mettre en valeur l’action jouée par un grand nombre de coalitions multi-acteurs pour lutter contre les dérèglements climatiques. Les enquêtes d’opinions réalisées dans de nombreux pays témoignent également d’une prise de conscience croissante des enjeux du changement climatique et d’une volonté d’action. Pour que ces intentions se transforment en actes, il reste toutefois à montrer au public comment les modes de vie peuvent évoluer dans un monde durable, résilient et bas carbone.

C’est tout l’enjeu du projet OurLife21 présenté par Yoann Gruson-Daniel. À partir d’archétypes de famille correspondant à des réalités sociales dans un pays donné, des récits d’une transition des modes de vie sont réalisés pour l’horizon 2030 et 2050. Grâce à la simulation des différents usages énergétiques des familles, 4D imagine les transformations techniques, sociétales et culturelles qui leur permettront d’affronter sereinement le défi du 21ème siècle qu’est la maîtrise du risque climatique. Yoann a ainsi pu rappeler l’émergence du projet OurLife21 avant la COP21, détailler l’important travail réalisé durant les derniers mois pour adapter le modélisateur au contexte marocain, expliquer le travail de profilage des familles réalisé en partenariat avec une association marocaine et enfin conter la vie de ces familles et les changements technologiques et comportementaux mis en œuvre pour vivre mieux, dans un monde en paix, ayant réussi à contenir le réchauffement climatique à 2°C à horizon 2100.

Les récits des premières familles contées sont consultables sur notre site internet association4d.org.

Yann Françoise, le responsable de la stratégie énergétique et de lutte contre le changement climatique de la Ville de Paris, est revenu sur l’action des villes. Il a rappelé la participation de la ville de Paris aux travaux des réseaux internationaux de territoires, déterminés à lutter contre le changement climatique. La Maire de Paris, Anne Hidalgo, est d’ailleurs l’actuelle présidente du C40, un réseau mondial regroupant près de 90 mégapoles.

Yann Françoise a présenté durant cette conférence quelques mesures entreprises par la ville de Paris en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Ces actions s’insèrent dans le cadre du Plan Climat. Celui-ci vise d’ici 2020 à réduire de 25% les émissions de gaz à effet de serre et les consommations d’énergie par rapport aux niveaux de 2004 et de disposer de 25% d’énergies renouvelables et de récupération dans la consommation du territoire parisien. Il a rappelé que les projets d’infrastructures et certaines concessions engagent les territoires sur plusieurs décennies. 2050 doit donc se penser dès aujourd’hui pour les villes prenant des engagements de long termes en matière de réduction d’émissions.

En clôture du tour de table, les actions de l’Agence Parisienne du Climat ont été présentées. Celle-ci joue notamment un rôle d’accompagnement des citoyens et professionnels dans leur démarches visant à économiser de l’énergie ou réduire leurs impacts.  L’agence mène notamment le programme Famille à énergie positive qui démontre, à travers la forme d’un défi en équipe, qu’il est possible d’agir de manière concrète pour diminuer ses consommations domestiques.

Des négociations internationales sur le climat à l’action individuelle en passant par les politiques territoriales, tout est lié !

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Crédit photo : Agence Parisienne du Climat