Accord climatique = avancée technologique et économique

Accord climatique égale avancée technologique et économique

par Pierre Radanne

Alors que les avis niant le changement climatique s’estompent face à la gravité des catastrophes climatiques et des flux de réfugiés, les conférences climatiques se succédant dans la difficulté, les augures se bousculent pour annoncer l’échec de la conférence de Paris de décembre. Pourtant, il faut prendre la mesure de la souffrance humaine. A commencer sur cette ligne de feu qui va de Dakar à Islamabad. Les pluies deviennent si rares, que l’eau manque, que les rendements agricoles s’effondrent. Les paysans pauvres subsistant jusqu’alors de la maigre récolte de leur minuscule lopin de terre y sont les premières victimes de la famine. Ils abandonnent leurs terres, partent sur les routes. L’histoire nous a enseigné ce qui s’ensuit : une déstabilisation sociale, si grave que les systèmes politiques tombent et que les conflits culturels et religieux sous-jacents s’enveniment. Et l’on entre dans l’horreur absolue que l’Europe a connue lors des guerres de religion à la Renaissance et récemment en Yougoslavie. La conférence de Paris doit être en rupture avec ce qui précède. A présent quand l’humanité tergiverse, les émissions de gaz à effet de serre s’accroissent et débouchent sur une aggravation du réchauffement au-delà du siècle. Mais pour la première fois de l’histoire humaine des pays riches et même pauvres disent simultanément qu’ils veulent faire face via leurs contributions nationales adressées aux Nations Unies. Ces pays s’accordent,  maintenant, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et contenir le réchauffement en dessous de 2°C et protéger ainsi leurs populations. Les propositions s’empilent pour développer les énergies renouvelables, adapter les agricultures, progresser dans l’efficacité énergétique, dégager les transports de leur dépendance pétrolière, réduire la consommation de matières premières par le recyclage et une économie circulaire. C’est une convergence inédite vers un nouveau modèle développement à la dimension de l’humanité toute entière qui en ressort. Cela vient des Etats, des collectivités territoriales et locales, des entreprises et plus encore par des sociétés civiles. Pour y parvenir, il faut mobiliser des financements d’ici Paris en direction des pays en développement. Ensuite, relisez les livres d’histoire. Quand survient une nouvelle vague technologique, que les pays convergent, cela s’appelle une relance économique mondiale. A la conférence de Paris de l’amorcer. Nous-mêmes, on a besoin.