L’empathie est l’exigence la plus révolutionnaire de notre temps

Our Life 21 tisse sa trame. Un Forum Climat et Mode de vie était organisé le 21 avril à la Mairie de Paris, avec les nombreux partenaires de ce projet. Pour faire le point sur la Conférence Climat, en rappeler les enjeux, mais aussi pour présenter Our Life et son kit pédagogique, ainsi que les 3 scénarii sur lesquels il s’appuie.

Par Muriel Labrousse

Rappelons que le constat de départ de Our Life est que la négociation ne pourra réussir sans l’adhésion des populations, qui n’ont aucune idée de ce qu’implique de diviser par 2 les GES d’ici 2050. Il faut faire le lien entre le climat et le quotidien des gens, ce que les médias ne font pas pour l’instant, estime Pierre Radanne, Président de 4D, d’où cette campagne de mobilisation citoyenne. Toute une partie de la part juridique aura des incidences sur les entreprises, les collectivités, mais aussi sur les gens. Pour la première fois de l’histoire de l’humanité, nous sommes confrontés à un objectif quantitatif fixe à échéance donnée. Tous les pays doivent réfléchir à l’avenir de la planète en 2030/2050, donner les garanties à chacun qu’il pourra vivre, tracer une trajectoire de réussite au niveau planétaire, passer d’une société de consommation à une société culturelle. Créer de  « l’empathie », l’exigence la plus révolutionnaire de notre siècle. Lors des précédentes négociations personne ne s’est occupé de la personne.

C’est ce à quoi tend Our life 21, produire quelque chose de compréhensible pour tout un chacun, montrer des modes de vie qui soient durables et désirables à la fois, sobres en carbone et répondant aux besoins sociaux. Imaginer les nécessaires mutations dans différentes activités professionnelles, dans le travail, le logement, le transport, etc.

Jean Viard, spécialiste des temps sociaux, est venu apporter le regard du sociologue sur les évolutions de notre société. Aujourd’hui, dit-il, notre espérance de vie augmente de 3h par jour… C’est une génération en plus depuis la guerre. Le travail représente désormais 10% de notre vie. C’est devenu la seconde activité. 80% des femmes travaillent. On s’est donné comme objectif de vivre plus longtemps. Jeune, adulte, vieux, on veut être libre, mobile. C’est devenu pour Jean Viard les fondements de notre société. Nous vivons dans une société du temps libre, avec un nouveau rapport à la nature. Ce temps privé (enfants, loisirs) bouffe le temps social, donc plus de temps pour la politique. La vie étant plus longue, il y a fragmentation, multi appartenance, on peut multiplier les séquences : CDI, mariages, divorces…Pour le sociologue, ce qui fait que cela fonctionne c’est la montée de l’économie collaborative, qui va de plus en plus bouleverser les modes de vie (moins de services publics, etc.), mais s’interroge en conclusion : « comment fait-on pour créer de l’action collective » ?