Le Nord-Pas de Calais se transforme

4D vous donne rendez-vous le 4 octobre prochain aux Assises de la transformation écologique et sociale de la région Nord-Pas de Calais.

Pour plus d’information, rendez-vous sur le site de la TESR.

La recherche d’un nouveau modèle de développement pour le Nord-pas de Calais

 

A travers 9 opérations de développement la Région NPDC teste de nouvelles modalités de faire des politiques publiques et imagine un nouveau modèle de développement. A l’occasion des Assises, Pierre Radanne interviendra dans le cadre de la Conférence Changement de modèle / changement de mode de faire, quelles étapes pour demain ?

On observe aujourd’hui d’une part, des approches centrées portant sur le «hard» : l’efficacité d’utilisation des ressources, l’éco-conception de produits, des changements de technologies… et d’autre part, des approches centrées sur le « soft » : modifications de modes de vie, de comportements et de politiques d’aménagement du territoire. Ces initiatives, actions, signaux voire tendance… mis bout à bout, traduisent la volonté d’avancer vers de nouveaux modes de développement qui intègrent explicitement des objectifs économiques, sociaux, écologiques et culturels et cherchent une cohérence dans un système à construire.

L’urgence d’un changement de paradigme se manifeste ainsi dans un contexte de mutations accélérées : un déplacement des pôles de production industriels vers les pays émergents, la circulation des échanges financiers par voie électronique induit un déplacement des masses financières qui tirent avantage des disparités fiscales, la protection sociale difficilement élaborée en Europe est gravement érodée par la concurrence de travailleurs dénués de toute protection. L’augmentation de moitié de la population humaine dans le demi-siècle qui vient va augmenter les besoins à satisfaire et encore accroître les tensions. L’analyse de la mutation induite par la confrontation aux limites sur les ressources et la pression sur l’environnement doit être abordée en prenant en compte le fait que ces crises économique, financière, sociale et écologique, s’entremêlent, vont perdurer voire s’aggraver. Cela rend donc plus complexe la conception de la nécessaire transition écologique et sociale, qui préoccupe aujourd’hui toujours plus chercheurs, politiques et société civile.

Désindustrialisation, importance des taux de pollution et de chômage, des risques, des impacts sanitaires, crise sociale… depuis plusieurs décennies maintenant, la région Nord-Pas de Calais est confrontée de plein fouet à la non-durabilité et donc aux limites du modèle économique et de développement dominant. De ce lourd héritage historique, la région a cependant décidé de faire sa force, en choisissant de relever le challenge d’un développement durable dès les années 90. A cette précocité de l’engagement s’ajoute l’ambition de la démarche et la volonté de conserver une avance sur ces thématiques.

La réflexion autour de l’élaboration du Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) a été l’occasion pour la Région de se poser la question de la légitimité de l’intervention publique dans l’économie. La question de la transition ne se pose en effet ni dans l’absolu ni sous forme d’un débat intemporel. La réponse qui y a été faite a été claire : les politiques de développement économique, et les politiques de développement par extension, sont légitimes dès lors qu’elles permettent la création ou la préservation de biens communs. En effet, au-delà des efforts des acteurs économiques isolés et pour les favoriser, il y a lieu de renforcer la solidarité, de mettre en valeur les complémentarités et de créer en Nord-Pas de Calais un climat propice à l’innovation vers un développement durable, à partir de cette entrée des biens communs.

Dès lors s’est esquissée la volonté de construire un nouveau modèle de développement. Il s’agit bien là de réussir le bouleversement de modes de fonctionnement profondément ancrés, qui vise l’amélioration qualitative et qui dépasse la simple augmentation quantitative par la croissance pour placer l’idée de biens communs au cœur même du concept de valeur ajoutée. Avec un parti-pris fort : celui non seulement d’inventer ce nouveau modèle sur le territoire, mais de le faire de manière partenariale et opérationnelle.