C’était L’AFFAIRE du SIECLE !

L’Accord de Paris a été signé par presque tous les pays du monde pendant la COP 21 à Paris, en 2015. Chaque Etat y a pris des engagements concrets en termes de politiques publiques, qui, s’ils sont tenus, nous permettront de rester sous le seuil critique d’une augmentation de la température de 2°C sur la Terre.

Mais ces politiques publiques sont difficilement compréhensibles à l’échelle des citoyens. C’est pour cela que 4D travaille à modéliser ce que pourra être notre futur, pays par pays, à l’échelle des familles. Ce travail de modélisation s’appuie sur les contributions signées par les pays, les projections d’organismes nationaux et internationaux (notamment l’Ademe), les statistiques et analyse de la population, l’économie et les modes de vie des différents pays…

Dans ce récit, vous pouvez rencontrer Philippine, qui habite à Chambéry avec son mari et ses deux enfants !

 

Ecoutez Philippine vous raconter sa vie de 2010 à 2050 !

 

Les chiffres derrière le récit

Pour aller plus loin et comprendre le parcours de Philippine et sa famille, découvrez les infographies issues du modélisateur OurLife21 !

 

La version écrite

C’était vers 2010, il y a 40 ans. Un jour, coup de fil… j’apprends qu’un de mes neveux … a un cancer. Il a 6 ans. Là, Abel et moi, on s’est dit : ”Mais, c’est quoi ce monde ? Infertilité, obésité, cancer, allergies,… Les maladies non contagieuses explosent. D’où elles viennent ? Pourquoi on n’interdit pas les produits nocifs ? Des enfants se mettent à avoir des cancers. Des ENFANTS. Nous on a eu 2 enfants, on y tient comme …comme des dingues. On se demandait : « Et leurs enfants à EUX, ensuite, ils vont risquer quoi, comme maladies ? » Le climat lui-même se déréglait… Vers 2015, on a beaucoup entendu parler de la COP, la 21 et après la 22. Où est-ce qu’on allait ? Et nous deux, qu’est-ce qu’on faisait ? On a jugé que voter tous les 5 ans aux élections, ça ne suffirait jamais, qu’on pouvait et qu’on devait faire plus pour l’avenir, ne serait-ce que par nos choix de vie, de consommation.

Alors, on a retroussé nos manches. Premier acte : laisser tomber la voiture. Compliqué. Mais économique sur l’assurance, le parking, les PV, l’essence… même avec le surcoût des voitures en libre service, des vélos volés et des tickets de transport. Finis les bouchons quotidiens : dans les transports, on s’est mis à dévorer des livres, il paraît que ça rend moins bêtes. Bon, on a discuté des années avant de la laisser tomber,  la voiture. Mais un jour on l’a fait. En 2018, ou 2019.

Il y a eu… Isoler notre maison. C’était cher. On a trouvé des crédits, des subventions…  on était les premiers dans la rue, plusieurs nous ont imités. Quand on l’a transmise aux enfants vers 2040, notre maison s’est bien vendue (pas comme toutes ces épaves thermiques). Dès les années 25-30, nos budgets transports et énergies avaient baissé d’un tiers. Au passage, dans notre maison mieux isolée, mieux ventilée, on était moins malades, et de meilleur humeur, à pédaler un peu tous les jours,… On ne l’avait pas venu venir… Alors que c’est le plus bénéfique de tout !

Après il y a eu la nourriture. Ça, chez nous, c’est sacré. Mais à cette époque, plein de restos, y compris des grands chefs se sont mis à proposer des super-recettes végétariennes… des choses à se lécher les doigts…peu à peu, on a acheté moins de viande, mais toujours plus chère et toujours meilleure. En vingt ans, on a évolué de la quantité, de la « bouffe », vers la qualité, la dégustation. On a redécouvert les épices, le cru, les fleurs comestibles… aujourd’hui en 2050, un repas avec des micro-pousses à table, c’est normal, non ? Ben à l’époque c’était nouveau. C’était ce qu’on appelait l’agriculture urbaine. Mais qui dit encore ”agriculture urbaine” aujourd’hui ? Ce serait comme dire ”une ville avec des rues”, ça ferait rire.

Et puis,… il y a eu les voyages, bien sûr. Plus dur. Voyager c’est un pilier dans notre famille. C’est apprendre la différence, se plonger dans d’autres cultures. On a appris à voyager autrement, en fait. À voir la différence près de chez nous.  À partir moins loin, un an sur deux. Croyez moi ou pas : on s’est rendu compte que les voyages proches nous émerveillaient aussi, et parfois plus. Découvrir ce qu’on IMAGINAIT pas, tout près de chez soi, c’EST enchanteur. Quant aux voyages lointains, on a redécouvert …le plaisir du trajet. Le trajet, parfois, s’est révélé le plus beau moment du voyage. Qui l’eut cru ?… Comme quoi ce n’était pas si malin, ce culte inconditionnel de la vitesse.

Est-ce qu’on a eu du courage ? Ah, la je rigole !!… C’était le CONTRAIRE. C’était de la peur, de la prudence, de la saine gestion de bon père de famille : si on avait eu une autre planète, on aurait sans doute rien fait, hein. Ben oui… chaque changement en entraînait un autre… ça a été plus facile que prévu. On s’en faisait une montagne, il faut dire, on ne pensait pas qu’autant de monde feraient pareil. Surprise : les gens ne sont pas si bêtes. Ben oui. Ils ont fait le même calcul.

Au final, à chaque évolution, on y a gagné. Mais nettement. Notre neveu ? Il a guéri. Heureusement. Qu’est ce qu’on a eu peur… Mais, le bon sens l’a emporté.

Et maintenant, voilà, on vit mieux, en meilleure santé, de meilleure humeur, pour moins cher. Changer, c’était une bonne affaire. En fait, c’était… L’AFFAIRE DU SIÈCLE !!

Philippine, Chambéry, 28 novembre 2050

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