Le contexte tunisien / les perspectives 2030

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LOGO-OURLIFE21-coulVLLa Tunisie, un territoire fragilisé par les impacts des changements climatiques

Le développement socio-économique en quelques chiffres

  • Population : 10,9 millions d’habitants (2014), dont 80% vit sur le littoral, et 70% en milieu urbain. Le taux de croissance de la population est de 1,03%.
  •  PIB : PIB global d’environ 43 milliards de dollars et près de 4200 US$ par habitant en 2010. 2,5% de croissance en 2013.
  •  Secteurs principaux : La structure du PIB reste relativement variée, mais dominée par les services qui représentent 47,2% de la valeur ajoutée des secteurs, contre 44,2% pour l’industrie et 8,6% pour l’agriculture en 2010.
  •  Taux de chômage : 15% (1er trimestre 2015)
  • Taux d’alphabétisation : 84% d’alphabétisation. 12,7% de niveau supérieur, 35% en 2ème cycle, 32% en 1er cycle, 19% sans éducation.
  • Inégalités : taux de pauvretés de 15,5% en 2010. Coefficient de Gini : 32,7% en 2010. Augmentation des inégalités inter-régionales (coefficient de Gini : 11,4% en 2000, 12,6% en 2010).

 

La Tunisie et le Climat, quelques repères

  • Niveau d’émission de gaz à effet de serre par tête : 1,98 tCO2 (2011)
  • Vulnérabilités : les contraintes majeures concernent le manque d’eau, la montée du niveau de la mer et l’érosion côtière.

 

Situation énergétique

Dépendance : Consommation d’énergie primaire de 8757 Ktep, alors que les ressources disponibles sont de 6225 Ktep => déficit énergétique. Dépendance principalement du gaz et pétrole algérien. 4% de renouvelable (2015).

 Prix de l’énergie : Le prix du kwh est en moyenne de 0,18 dinars/kwh. La moyenne nationale annuelle de consommation d’un foyer est de 4768 kwh. Chaque famille dépense donc plus de 800 dinars/an sur l’électricité. En 2010, le budget consacré à l’énergie représente plus de 10% du budget d’un foyer tunisien (jusqu’à 20% avec le carburant des véhicules). Cette part risque encore d’augmenter puisqu’aujourd’hui, l’Etat se désengage progressivement sur la subvention de l’énergie (50% de subvention sur le prix de l’énergie basse tension).

 

 

Les perspectives 2030 (sur la base de la Contribution nationale de la Tunisie pour la COP 21)

La Tunisie envisage une réduction de 41% de son intensité carbone à horizon 2030, sur la base du niveau des émissions de 2010. Cela correspond à une économie des émissions de 26 MtCO2 eq en 2030 et à 207Mt CO2 eq sur la période 2015-2030. La part non conditionnelle de cette contribution sera de 13%. Les actions prévues seront entreprises dans les secteurs de l’énergie, des procédés industriels, de l’agriculture, des déchets, des forêts et utilisation des terres. L’atténuation dans le seul secteur de l’énergie contribuera pour 75% de la réduction des émissions prévues. En effet le pays prévoit que l’intensité carbone du secteur de l’énergie sera réduite de 46% en 2030 comparativement au niveau de 2010. Dès 2013 le pays a décidé d’atteindre une réduction de ses besoins d’énergie de 30% à l’horizon 2030 et d’augmenter la part des énergies renouvelables de 30%.

Résumé des objectifs 2030 : 30% renouvelable : 3815 MW en 2030 ; dont 1755 MW éoliens, 1610 MW solaires PV et 450 MW de CSP.

Le financement de l’atténuation est estimé à 18 milliards US$ et le pays pourra contribuer, à partir de ressources propres, à hauteur de 10% du montant prévu pour la mise en œuvre de l’atténuation. Quant à l’adaptation, son financement nécessitera 2 milliards US$ qui devront provenir en totalité de financements internationaux. En plus des mécanismes de financements internationaux dont le pays aura besoin pour mettre en œuvre sa contribution, la Tunisie aura recours au marché de carbone et aura besoin de transferts de technologies.

 

 

Les jeunes Tunisiens imaginent 2030 et partagent leurs récits… Découvrez leurs visions !

La Tunisie est considérée comme le pays méditerranéen le plus exposé aux effets des changements climatiques, avec une large part de sa population concentrée en ville et le long des côtes. prioriterreAvec un niveau d’émission qui reste relativement peu élevé, et de fortes vulnérabilités, concernant ses ressources en eau ou les risques de catastrophes naturelles, le pays s’engage, dans le cadre de l’Accord de Paris, sur la voie d’un développement sobre et résilient. La Tunisie est à ce jour largement dépendante des importations d’hydrocarbures. A horizon 2030, le pays mise sur la transition énergétique, et les coopérations internationales pour relever les défis qui sont les siens : l’indépendance énergétique, le renouvellement de ses modèles agricoles et touristiques, et la démocratisation de la société.

Comment peuvent évoluer les modes de vie des populations en Tunisie d’ici 2030 si l’on se place dans la perspective d’un développement durable ? Les transformations en cours influeront sur le pratiques alimentaires, les moyens de transports, le logement, les moyens de communication…  Au Nord, au Sud, en ville, en zone rurale, qu’elle soit modeste ou aisée, agricultrice ou ouvrière, étudiante ou retraité… chaque personne doit pouvoir s’inscrire dans une perspective de vie réussie au 21e siècle.

Les récits proposés ici ont été co-construit par 7 jeunes Tunisiens, en 2015, dans le cadre d’un atelier animé par Prioriterre, à Tunis. Les 7 jeunes ont été sélectionnés pour la diversité de leurs profils, leurs différentes origines géographiques. Parmi eux, des étudiants paysagistes, des militants sur les questions d’environnement, d’accès à la culture, des droits des femmes. Cet atelier s’est déroulé sur 5 séances, entre le 11 juillet et le 11 octobre 2015, et a été organisé en partenariat avec l’Institut Français de Tunisie. De Mourouj à Douz en 2030, récit en image, et en vidéo.

 

Découvrez la vidéo réalisée par les jeunes TunisiensCOP21-label

Découvrez le récit de la famille de Olfa, à Douz

Découvrez le récit de la famille de Fatma et Skander, à Mourouj

 

Le travail de projection dans un futur durable et désirable s’est focalisé sur deux familles types :

  •  Une famille avec 3 enfants, ou plutôt jeunes, âgés de 20 à 25 ans, habitant dans le sud de la Tunisie à Douz, aux portes du désert. Exploitants dattiers, ils s’interrogent sur l’avenir de leur activité alors que le changement climatique menace la ressource en eau. Les jeunes appartiennent à une génération qui se heurte au chômage, mais qui, connecté au monde, ne manque d’idées pour innover et développer des alternatives. Le développement économique, les activités agricoles et la gestion des déchets sont au cœur des problématiques de cette famille.
  • Une mère avec son fils de 8 ans, qui habitent à Mourouj, dans la banlieue de Tunis. Téléopératrice, elle jongle avec le temps et les moyens de subsistance pour offrir un avenir à son fils. Leur première problématique sera de pouvoir améliorer le confort résidentiel de leur petit appartement.  Leur localisation les expose par ailleurs à des risques de catastrophe naturelle.
  •  Les profils de famille ont été élaborés à partir de variables démographiques, économiques, sociales de la Tunisie en 2010.
  • Dans le cadre de l’exercice de projection participative, les profils de famille 2030 sont définis à partir d’une situation 2010, en identifiant les facteurs de changement.
  • Les « personnages » ont été projeté jusqu’en 2030, la transposition en 2050 réalisée pour les autres pays n’a pu être réalisée à ce stade et est envisagée dans la suite du projet.
  • Dans tous les cas, la situation de la famille s’inscrit dans une trajectoire de vie réussie, durable et désirable, permettant de s’adapter aux impacts des changements climatiques et de contribuer activement à la lutte contre ceux-ci.